Réfugiés ukrainiens: «Il y a un élan de solidarité énorme»

La guerre en Ukraine ne laisse personne indifférent, et dans la région, comme partout au Québec, des gens lèvent la main pour proposer leur aide.

«Il y a un élan de solidarité énorme. On a beaucoup d’offres de gens qui sont prêts à nous aider. Des gens nous disent qu’ils ont le temps d’accompagner les familles quand elles vont arriver, d’autres sont prêts à recevoir des familles chez eux, ils nous offrent des biens, des dons», raconte Ivan Suaza, directeur général du Service d’accueil des nouveaux arrivants de Trois-Rivières (SANA).

«On a beaucoup de gens qui nous appellent, qui nous envoient des courriels, qui nous interpellent sur la rue. Ils sont très sensibles à la situation en Ukraine», mentionne Marie-Claude Brûlé, directrice du SANA de Shawinigan.

Comme à Trois-Rivières, des Shawiniganais proposent des dons en argent ou des biens, ils offrent un logement ou des heures de bénévolat. «Il y a une très grande vague de solidarité», souligne Mme Brûlé.

Une envie d’aider son prochain qui n’étonne pas ces intervenants. «Ce n’est vraiment pas une surprise. On a déjà vécu cet élan de solidarité quand on a annoncé l’arrivée des Syriens», rappelle M. Suaza. «La guerre, ce n’est pas une situation normale. Quand on voit la souffrance, on voit la situation des personnes qui sont obligées de quitter leur foyer, je pense que ça touche tout le monde», ajoute-t-il.

Cet élan est aussi constaté par l’Union des municipalités du Québec. «On sent un grand mouvement de solidarité et de compassion, mais surtout de solidarité de la part de l’ensemble de la population. Ça se reflète dans l’orientation des élus municipaux évidemment. On est plusieurs à lever la main, Gaspé en fait partie. Si on peut accueillir quelques familles sur notre territoire, si on peut leur trouver un toit, s’il y a une famille d’accueil qui est capable de prendre en charge des réfugiés, pourquoi pas? Pourquoi on ne ferait pas notre part pour les aider?», souligne Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé.

Trois-Rivières est l’une des 14 villes ciblées au Québec pour accueillir des réfugiés. En fait, elles ont été sélectionnées par le gouvernement, au fil des années, en raison de leur expérience et de leur capacité d’accueil. Shawinigan n’en fait pas partie. Le SANA de Shawinigan attend donc des consignes du ministère de l’Immigration pour savoir s’il y a quand même une possibilité qu’elle reçoive des réfugiés ukrainiens. Une rencontre est d’ailleurs prévue la semaine prochaine.

À Trois-Rivières aussi, on est dans l’attente. Mais quoi qu’il en soit, le maire, Jean Lamarche, assure que la capitale régionale est prête à faire sa part. «Je trouve qu’on ne devrait même pas se demander si on peut le faire, on doit le faire.»

«Grâce à ses organismes, notamment le SANA, Trois-Rivières a déjà fait la preuve qu’elle est un bon lieu d’accueil. On l’a vu, entre autres, pour les Syriens», ajoute-t-il.

Grâce à l’expertise de ses organismes partenaires, M. Lamarche voit la Ville comme un trait d’union entre les réfugiés et les gouvernements. «On prend les moyens qui sont transmis par les gouvernements québécois et fédéral et on devient des facilitateurs, un peu comme on le fait durant les crises comme les changements climatiques ou la pandémie.»

Le SANA de Trois-Rivières estime qu’il existe toutefois un obstacle à l’accueil de réfugiés: le manque de logements. «Il y a une situation qui se présente partout au Québec, et c’est le problème avec les logements. C’est le seul bémol que nous avons présentement. On serait encore plus prêt si on peut régler les problèmes de logement», note M. Suaza. Un avis partagé par M. Côté.

« De façon transitoire, il y a un mouvement de générosité de la part des gens, mais le principal écueil est de vraiment leur trouver un toit de façon durable. »

— Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé

Pour l’instant, on ne sait pas encore avec certitude si des réfugiés ukrainiens viendront s’installer dans la région ni quand ou combien. Cela pourrait prendre des semaines avant d’être fixé. Le SANA et ses partenaires sont prêts, assure M. Suaza. Pour faciliter l’adaptation, le SANA offre, entre autres, un programme de jumelage entre les familles québécoises et celles des nouveaux arrivants qui est en place depuis 2015. «Les gens d’ici pourront guider les familles, les accompagner», explique-t-il.

Pour ceux qui voudraient faire des dons en argent aux réfugiés ukrainiens, le SANA de Trois-Rivières les invite à les faire auprès de la Croix-Rouge. Pour les biens, le SANA n’a pas l’espace pour les entreposer. Les gens peuvent s’adresser à des organismes qui les récupèrent comme les Artisans de la paix. Ceux qui désirent faire du bénévolat ou s’inscrire au programme de jumelage peuvent contacter le SANA de Trois-Rivières au 819-375-2196 ou au reception@sana3r.ca.

Les 14 villes identifiées comme lieux de première installation pour des réfugiés, outre Trois-Rivières, sont Montréal, Québec, Laval, Longueuil, Sherbrooke, Gatineau, Granby, Victoriaville, Joliette, Saint-Hyacinthe, Drummondville, Saint-Jérôme et Rimouski.

Source : Le Nouvelliste, MARIE-EVE LAFONTAINE

PARTAGER

MRC de Mékinac: soutien aux entreprises et vitalisation du milieu
Ta place_ à Shawi, officiellement lancé!